PRÉSENTATION

Le laboratoire de Géographie « Discontinuités » de l’Université d’Artois rassemble aujourd’hui 11 enseignants-chercheurs titulaires – 1 Professeur, 10 Maîtres de conférence dont une HDR – et 5 doctorants, et bénéficie de l’accompagnement de 3 BIATSS (ingénieurs).

Il est actuellement dirigé par Bernard Reitel. L’UR 2468 est rattachée à l’École Doctorale SHS (ED 586), de l’Université Picardie Jules Verne depuis le 1er septembre 2020.

Une approche réflexive et multidimensionnelle de la discontinuité

Depuis une dizaine d'années, les recherches des membres de l'équipe se sont progressivement recentrées sur le thème des discontinuités qui bien que largement utilisée, n’apparaît pas comme un concept central en géographie. Ce thème, les discontinuités, constitue aujourd’hui l’objet de recherche de l’équipe qui privilégie une approche multidimensionnelle de celui-ci et propose de déployer son horizon réflexif, théorique et épistémologique à travers la multiplicité des thèmes représentés par les membres de l’équipe.

Penser géographiquement avec les discontinuités

Abordées dans la tradition géographique française de R. Brunet ou de J.-Ch. Gay notamment  comme des formes de contact entre des structures et des formes spatiales identifiées entre lesquelles elles font coupures ou coutures, et fonctionnent comme des opérateurs trans- et multi-scalaires, ou encore, selon J.-Ch. François, comme des expressions spatiales de crises systémiques (environnementales – on pense notamment aux risques et phénomènes catastrophiques dans les espaces littoraux –, et/ou sociétales), les discontinuités peuvent aussi être appréhendées comme des opérateurs spatiaux des processus de construction de mondes (ou de « géographies ») dans différents types de registre (matériels, pratiques, représentations, etc.).

Le projet scientifique de l’Unité de Recherche porte sur l’apport d’une réflexion sur et par les discontinuités à la géographie actuelle. Nous pensons que l’analyse des discontinuités qu’elles soient spatiales/territoriales ou dimensions de spatialités, prises ou non dans leur(s) dynamiques temporelles, est essentielle à la compréhension de processus majeurs de nos sociétés contemporaines – notamment à la compréhension de la quadruple tension local/mondial, mobilité/coprésence, fragmentation/cohésion et risque/sécurité – et, en regard de ceux-ci, à l’appréhension de la construction identitaire (individuelle et collective).

3 approches complémentaires

L’analyse des discontinuités se décline selon 3 approches qui interagissent entre elles :

ð  Les systèmes d’expériences et de représentations (discontinuités individuelles et collectives)

ð  Les systèmes d’acteurs (discontinuités institutionnelles et organisationnelles) qu’il s’agisse des pouvoirs publics, d’acteurs collectifs ou individuels

ð  Les systèmes socio-environnementaux (discontinuités matérielles et biophysiques)

Dans leurs recherches, les chercheur.e .s interrogent tant les discours, les pratiques et les repésentations en mobilisant essentiellement des méthodes qualitatives. Dans ce contexte, chaque membre se positionne le plus souvent dans deux de ces trois approches qui peuvent être qualifiées de phénoménologique, constructiviste et matérialiste. L’intérêt de ces trois approches est que leurs confrontations sont susceptibles de générer tant des frictions et des tensions que des formes d’articulations et de complémentarités.

Des terrains d’étude variés

Bien qu’inserés institutionnellement dans la région des Hauts-de-France (anciennement Nord-Pas-de-Calais, les membres de l’équipe travaillent sur des terrains dans différentes régions du monde – notamment en France (dont la Guyane), en Europe du Nord et de l’Ouest, au Maroc, en Afrique sub-saharienne, en Amérique latine (Brésil).