Cohésion territoriale et dynamiques d'intégrations dans une « région nouvelle » fusionnée, les Hauts-de-France. Stratégies, modes de gouvernance, orientations spatiales
Direction : Bernard Reitel, thèse en CIFRE (2021-2024) en partenariat avec le conseil régional Hauts-de-France
La fusion des régions mise en place par la réforme territoriale de la dernière décennie a reconfiguré le territoire métropolitain en créant 13 régions. Toutefois, à cause du manque d'un diagnostic préalable, les nouvelles instances ont été confrontées à une situation inédite : gérer dans l'urgence des compétences élargies sur un périmètre étendu. Dans ce contexte, le processus d'intégration devait se faire d'abord d'un point de vue politique en regroupant les principales orientations des anciens conseils régionaux, les visions des élus ainsi que leurs relations avec les administrations. Puis, d'un point de vue administratif en homogénéisant les modes de fonctionnement, les principes d'organisations. Enfin, d'un point de vue spatial en répondant aux nouveaux enjeux qu'impose un espace régional reconfiguré et donc, plus hétérogène. La nouvelle région Hauts-de-France qui résulte de la fusion des deux régions de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais offre un bon exemple de ces enjeux. Les organisations spatiales sont fort différentes: d'un côté, le Nord-Pas-de-Calais, très urbanisé avec une métropole millionnaire (Métropole Européenne de Lille), une structure autour du littoral avec la présence du détroit du Pas-de-Calais, des bassins industriels en crise, quelques zones rurales, les frontières avec le Royaume-Uni et la Belgique, d'un autre côté, la Picardie, une région « plus rurale », mais très industrialisée et dont la partie méridionale est très influencée par la proximité du Grand Paris.
Dans un premier temps, l’objectif de la nouvelle collectivité était de trouver un mode de fonctionnement commun à l’ensemble des territoires institutionnels présents. La collectivité régionale devait aussi assurer la cohésion du nouveau territoire qui a fait l’objet de deux politiques différentes. La fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie a entrainé une réorganisation administrative et un travail de préparation afin de diminuer le déséquilibre existant entre les deux anciennes régions et leurs chefs-lieux Lille et Amiens. Les élus du Conseil régional Hauts-de-France ont inventé des procédures et des pratiques de travail inédites afin de gérer ce nouveau territoire.
Dans ce contexte, l'objectif de cette thèse est de dresser un premier état des lieux 5 ans après l'instauration des « nouvelles régions » en s'appuyant sur l'exemple des Hauts-de-France. Il s'agit d'interroger les modes de gouvernance et les dispositifs mis en place en utilisant deux concepts, l'intégration et la cohésion, termes largement utilisés dans le cadre de l'Union européenne, mais qui n'ont pas jusqu'à présent été mobilisés à l'échelle régionale. En partant de l’hypothèse que la fusion a inévitablement des influences et qu’elle produit des interactions entre les acteurs, qui peuvent être à la fois des partenariats et des conflits, il s’agit de voir si les dispositifs créés par la nouvelle Région sont des vecteurs d’intégration.
La démarche méthodologique de la recherche prévoit trois phases :
Il s'agit dans un premier temps d'identifier les principaux dispositifs élaborés dans le cadre de la fusion, leurs chronologies, leurs objectifs et leurs modes de fonctionnement. En complément, l'analyse des deux schémas régionaux sera réalisée en prenant en compte les deux concepts d'intégration et de cohésion.
La deuxième phase de la démarche méthodologique prévoit d'abord l'élaboration d'une grille d'analyse pour les deux formes d'intégration (institutionnelle et spatiale) qui pourrait varier selon l'échelle territoriale. Lors de cette étape, il s'agira d'identifier une autre région qui présente des similitudes avec les Hauts-de-France et de réaliser une analyse comparative.
La dernière phase prévoit l'analyse des relations à différentes échelles en prenant en compte trois types d'institutions : des conseils départementaux, des intercommunalités dans l'espace rural et des collectivités urbaines. Premièrement, il s'agira d'examiner les relations entre les cinq départements en partant du dispositif G6. Puis, l'analyse des collectivités urbaines permettra d'avoir une idée de l'organisation du réseau urbain et étudier les partenariats entre les principales collectivités urbaines de la nouvelle Région. Ensuite, il est prévu d'examiner les recompositions des structures intercommunales et les relations de voisinage à l'échelle locale autour de l'ancienne limite régionale.
Géographie politique, régionalisme, régions, cohésion territoriale, gouvernance, aménagement du territoire
Géographie, Régions, Intégration institutionnelle, Intégration spatiale, Cohésion territoriale, Aménagement du territoire, Fusion des Régions
2020 - Master Développement des Territoires, Aménagement et Environnement, Université d’Artois
2019 - Master Relations internationales au XIX-XXI siècles. Histoire et Diplomatie, Université Ovidius
2017 - Licence en sciences politiques, Université Ovidius
Cohésion territoriale et dynamiques d'intégrations dans une « région nouvelle » fusionnée, les Hauts-de-France. Stratégies, modes de gouvernance, orientations spatiales - Doctorales ASRDLF 2022, du 10 au 11 mars 2022, Université de Poitiers, Poitiers
Cohésion territoriale et dynamiques d'intégrations dans une « région nouvelle » fusionnée, les Hauts-de-France. Stratégies, modes de gouvernance, orientations spatiales- Les journées de l’IFD du 10 décembre 2021, Université D’Artois, Arras