Léa DONGUY

Doctorante en géographie de l'art

donguy.lea@gmail.com 

 

Thèse en cours

Penser la normalisation de l’art actuel dans le double contexte du tournant esthétique des politiques territoriales et du tournant spatial de l’art. Thèse sous la direction d’Anne Volvey.

2013-2016 : Contrat doctoral avec service complémentaire, Université d’Artois, EA 2468 – Discontinuités, Arras, ED SESAM.

 

Résumé

Le rapprochement entre les artistes et les acteurs des territoires induit des rencontres et de nouvelles relations à partir desquelles chacun se redéfinit. Au-delà des rapports d’influence entre art et politique territoriale, les relations qu’ils entretiennent peuvent être pensées en termes de co-normalisation.  Cette co-normalisation permet d’éviter de penser la relation en tant que rapport de subordination, d’instrumentalisation ou de domination, et d’assumer un basculement de point de vue, de l’art vers le territorial, en mettant l’accent sur ce qui se joue, se redéfinit, pour les acteurs des territoires dans les manières de faire de la politique territoriale aujourd’hui.

La normalisation n’est pas à comprendre ni au sens de standardisation des manières de faire, dans des logiques de rentabilité ou de productivité (CORNU, 2016) ni au sens d’un mouvement d’uniformisation formelle des œuvres comme dans le réalisme socialiste ou l’art officiel nazi.  Il s’agit plutôt d’un processus ascendant qui tendrait à rendre normal une situation ou des pratiques, dans la tradition foucaldienne de la normalisation, mise en regard de normation, processus descendant qui imposerait des normes à une situation ou à des pratiques. (FOUCAULT, 1978).  Il s’agit, à mon sens, de concevoir le processus de normalisation comme l’édiction spontanée de normes communément admises autour desquelles se rassemble un réseau, un ensemble d’acteurs qui forme un groupe nouveau, et constituerait une faction, un nouveau « monde de l’art » (BECKER, 1988).

Au tournant spatial de l’art (VOLVEY 2007), s’associe un tournant esthétique des politiques territoriales, non pas entendu comme une simple esthétisation des espaces publics (BOUCHIER, 2014) mais bien comme une recomposition des manières de produire la ville au contact des artistes, en les intégrant, par exemple, à des projets urbains ou des projets de territoires, dans une perspective de fabrique sensible de la ville. Ce tournant esthétique est un processus de mis en œuvre d’un régime esthétique (RANCIERE, 2000) des politiques territoriales, via l’art.  Les acteurs des politiques territoriales deviennent alors des commanditaires qui rédigent des appels à projet et financent ceux qu’ils retiennent. Des attendus, implicites ou explicites, seraient alors énoncés pour pallier ce que les politiques ne parviennent pas à mettre en œuvre.

S’inspirant de la recherche-intervention (CABE, 2016 ; CLECI, NITHIANA, 2015 ; BARON 2008), le travail de terrain que je mène est éminemment relationnel. Il se fonde sur une approche méthodologique qualitative d’identification d’acteurs, d’entretiens libres ou semi-directifs, d’entretiens en auto-confrontation, d’étude documentaire et des discours, mais aussi sur une approche beaucoup plus exploratoire, impliquée et implicante, privilégiant un rapport sensible, intime, « incarné », à la fois au terrain et au sujets concernés (CRANG, 2003 ; DAVIDSON, SMITH, 2007 ; PATERSON, 2009, VOLVEY 2014). Mon positionnement en tant qu’opérateur et partie prenante, m’incite à penser mon « cours d’action » (THEUREAU, 2010) et à prendre en charge ma propre subjectivité dans un travail d’autoréflexivité essentiel à ce type de démarche.

Ce travail de terrain se compose de quatre études de cas menées conjointement, en Ile-de-France, et dans la région Haut-de-France, autour de structures intermédiaires, qui prennent en charge la relation création artistique et politique territoriale et se positionnent entre commanditaires et artistes. Il est complété par des entretiens menés auprès d’artistes et de commanditaires, responsables de projets artistiques, financeurs et chargés de mission culture dans les collectivités concernées.

 

Domaines de recherche

Géographie urbaine, aménagement et urbanisme, Politiques territoriales

Géographie culturelle, géographie de l’art, Spatialités de l’art contemporain, Art et/en espaces publics, Land Art, Situationnisme et Arts de la rue

Méthodologies qualitatives, méthodologies réflexives, Marche en tant qu’outil méthodologique et pédagogique, Enquêtes de terrain et techniques d’entretiens, Recherche-création et recherche-intervention

 

Titres universitaires

2011-2013, Master en Urbanisme et Aménagement, parcours combiné Dynamique, Développement et Aménagement des Territoires, à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

2010-2011, Licence en Géographie-Aménagement, à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Ecole du Louvre - Première année d’histoire de l’art

2008-2010, Etudes en Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles, première et deuxième année au lycée Chaptal, Paris VIIIe, section lettres modernes, option histoire-géographique

 

Travaux universitaires précédents

DONGUY L., 2013, « L’appropriation des espaces publics marseillais pas les pratiques artistiques de déambulation et les arts de la rue ». Mémoire de recherche de master 2, sous la direction de Sébastien Jacquot et Gilles Plasky

DONGUY L., 2013, « Habiter le secteur IV de Marne-la-Vallée, entre représentations et réalités », atelier professionnel commandé par le CSTB et dirigé par Jean Debrie et Lydie Laigle.

DONGUY L., 2012 « Comprendre les réseaux d'acteurs attachés à la filière des déchets de navire dans le port du Havre dans une perspective d'écologie industrielle et territoriale : une application critique de la théorie de la proximité », mémoire de master 1 sous la direction de Sabine Barles

 

Communication

2021, participation à la journée d’études MSH Paris Nord- Lab’Urba-EUP- Plaine Commune « Les démarches artistiques dans les projets de renouvellement urbain : vers de « nouveaux rapports » au territoire et aux habitants ? »

2018, « Modèle créatif et ruralité : questionner la transposition du modèle », Colloque « Une approche française de la gentrification rurale ? Pour un état des lieux épistémologique et empirique », Université de Limoges

2018, « Quand les politiques territoriales font appel à l’art. L’exemple du projet Le terrain, le joueur et le consultant, Quartier Pleyel à Saint-Denis », dans le cadre du projet Européen Co-création -  https://www.co-creation-network.org - en partenariat avec l'université de Oxford Brookes (GB), Bath (GB), PUC-Rio (Brésil) et UNAM (Mexique), et les associations City-Mined, Tesserae, et  Alternatives Européennes, journée d’étude intitulée, "Case Study: Saint Denis - Towards a just creative city? Can arts and co-creation contribute to building a just city? Investigating creativity and its potential social impact: The case of Saint Denis, France”

2017, « La marche entre média et méthode. Une lecture/écriture », Intensif  «La ville, notre horizon», ENSA Paris-Malaquais, Paris

2017, «Doing with» the artists: an insider in the field, rencontre annuelle de l’American Association of Geographers, session «Sense as a field's experience in geography of arts: methods and tools, positionality and teaching», Boston

2016, « Le voyage ou la contrainte nécessaire du changement perceptif », séminaire Les Ecritures du Voyage, Université d’Artois, Arras

2016, « Comment écrire sa thèse ?», Umberto Eco. L’écriture entre formalisation et formation de la pensée, Journées doctorales Amiens, Arras, Reims, Lille, Université de Picardie Jules Verne, Amiens

2015, «Walking the edge, suburban exploration as a critical tool for rethinking the metropolitan fabric», rencontres The Geographical Turn, Dublin

2014 The Intricacy of walking and the city « Walking the edges, suburban exploration as a critical tool to rethink the metropolitan fabric »

2014, Berlin Unlimited « Grenzgang : towards an understanding of phenomenological walk in suburban areas »

 

Publications

Donguy Léa, « Le projet Le terrain, le joueur et le consultant dans le quartier Pleyel (Saint‑Denis). Repenser la commande artistique spatialisée », Journal des anthropologues, 2020/4-5 (n° 162-163), p. 169-186. DOI : 10.4000/jda.10200. URL : https://www.cairn.info/revue-journal-des-anthropologues-2020-4-page-169.htm

Donguy Léa, « Une ingénierie de l’art spatialisé ? Le rôle des intermédiaires hybrides dans un nouveau monde de l’art », Géographie, économie, société, 2020/3-4 (Vol. 22), p. 477-495. DOI : 10.3166/ges.2020.0009. URL: https://www.cairn.info/revue-geographie-economie-societe-2020-3-page-477.htm

DONGUY L., 2017, « "Comment écrire sa thèse ?" Umberto Eco, L’écriture entre formalisation et formation de la pensée » Cahier de l’AARL n°2, A la recherche d’une écriture entre normes et expression, Epreuves et injonctions contradictoires au sein du travail de thèse

DONGUY L., 2016, « Marcher la métropole, le voyage ou la contrainte nécessaire du changement perceptif », Le Temps Imaginaire n°5, Voyage

 

Projets de recherche

2018, Membre du projet « S’Mouv, autour des spatialités du corps se mouvant : horizons épistémologiques et politique des pratiques et expériences traversières », BQR Artois, projet émergent, co-porteurs A. Voley et J. Lagesite

2017 – 2018, Co-porteuse du projet de recherche « Terrain et Jeux à Pleyel », déposé à la MSH Paris Nord, déposé avec Estelle Zhong-Mengual, docteure en histoire de l’art (CEPERC, UMR 7304, Aix Marseille Université)

2017, Membre du projet SAVRu 2 (Savoir les ruralités par la recherche-création), APP FMSH – non sélectionné.

2017, Membre du projet SAVRu (Savoir les ruralités avec l’art), APP MESHS Lille Hauts-de-France, axes prioritaires Travail de la création et Epistémologie en SHS – non sélectionné

2016-2017, Membre du projet « Etude des rapports entre pratiques artistiques, territoire et institutions artistiques », programme de recherche interdisciplinaire, Université d’Artois, EA 2468, Discontinuités et EA 4076 CRESH et le Tandem, Scène Nationale (Arras – Douai)

 

Animation scientifique

2019, co-organiation de la journée d’étude « Spatialités du corps en mouvement : approches pratiques et théoriques en arts, architecture et géographie », avec S. Biokou-Sellier, J. Lageiste, C. Nicolas, T. Tassart et A. Volvey

2018, organisation de la journée « Terrains et jeux à Pleyel », Atelier de recherche-création, à la MSH Paris Nord et dans le quartier Pleyel, publication associée disponible  ici 

Depuis 2016, co-organisation des Journées doctorales de l’AARL (Amiens, Arras, Reims, Lille) : l’épreuve de thèse

2016, co-organisation de la Journée d’étude « Quand l’art fait avec l’espace » avec C. Nicolas

 

Expérience pédagogique

2018-2020, Attachée temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) en Licence Histoire et Géographie, Université d’Artois, Arras. Section 23 et 24 (192h)

-          Géographie des espaces urbains (Licence 1) 36 heures TD

-          Méthodologie en géographie (Licence 1) 36 heures TD

-          Géographie des littoraux (Licence 1) 24 heures TD

-          Méthodologie qualitative (Licence 2) 18 heures TD

-          Aménagement et environnement (Licence 3) 18 heures TD

-          Géographie culture (Licence 3) 18 heures TD

-          Territoires et Développement Durable (Licence 3) 18 heures CM et 12 heures TD

2016-2018, Service complémentaire d’enseignement à l’Université d’Artois (64h)

-          Géographie culture (Licence 3) 18 heures TD

-          Mondialisation et espaces métropolisés (Licence 2) 18 heures TD

-          Géographie des espaces urbains (Licence 1) 18 heures TD

Interventions complémentaires :

Université d’Artois, Master DTAE (Développement des Territoires, Aménagement, Environnement), 2e année, « Discontinuités et Culture », 3 heures (2016 – 2020)

Ecole d’Urbanisme de Paris (EUP), Master « Art, culture et Production de la ville », 1e année, 2 heures (2018)

ENSA Paris Malaquais, Atelier Intensif « La ville, notre horizon », 2 heures (2017)

 

Responsabilités administratives

2017 – 2019 Elue représentante des doctorants du laboratoire Discontinuités (UR 2468)

 

Précédemment

2014-2016, création, organisation et gestion de l’association le voyage métropolitain. Montage juridique, administratif et budgétaire, gestion et travail d’équipe, communication et valorisation du projet auprès des publics, des institutions et des partenaires de la société civile