Construire un projet local de territoire à partir d’outils de planification (PLUi, SCoT) : représentations, interterritorialité, échelles et jeux d’acteurs dans l’Arrageois. Thèse sous la direction de Bernard REITEL.
2019-2022 : financement CIFRE en qualité d’urbaniste au sein de la Communauté urbaine d’Arras.
L’objet central de cette thèse porte sur les modalités du portage politique relatif à la démarche de projet de territoire, à partir de l’observation principale du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) de l’Arrageois et du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) de la Communauté Urbaine d’Arras.
Une enquête réalisée par l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) en 2015 auprès des intercommunalités rapporte ainsi que 91 % des 323 territoires ayant répondus considèrent « important » voire « primordial » le rôle des élus dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet de territoire. Cette recherche entend rejoindre cette tendance et soutenir l’hypothèse voulant que « l’élément déterminant d’un projet de territoire est son portage politique » (Landel, cité dans le rapport d’enquête de l’AdCF).
À ce titre, SCoT et PLUi, outils relativement récents, ont jusqu’à présent surtout été analysés pour leur utilité planificatrice (PACTE-ACADIE, 2016). L’idée de cette recherche est de dépasser cette vision pour analyser de manière croisée leurs dimensions politique, géographique et sociale, et ainsi apporter des éléments de compréhension sur le fonctionnement de la gouvernance du projet de territoire, sur les liens qu’entretiennent les élus à ce type de démarche. Les représentations et les pratiques des décideurs publics arrageois seront questionnées, pour proposer une analyse du projet de territoire et de son système d’acteurs institutionnels.
La question des interactions sociales entre élus portant un même projet, mais également entre ces élus et les autres acteurs du projet (collaborateurs techniques, services de l’Etat …) fera pleinement partie de cette recherche visant à mieux comprendre le portage politique du projet de territoire. En effet, ce dernier est un objet politique étant donné la nature publique des décisions qui le concernent. Autrement dit, fruit d’une assemblée composée de décideurs publics, le projet de territoire doit correspondre à la vision partagée par un ensemble d’acteurs, qui, par définition, ont des intérêts tantôt convergents, tantôt divergents (Demazière, Serrano, 2016).
Dans quel contexte se forme donc l’entente qui aboutit au projet de territoire ? La participation à la formulation de ce dernier mobilise plusieurs des capitaux des élus, c’est-à-dire les richesses dont disposent les acteurs et qui leurs sont utilisables pour servir leurs stratégies (Lévy, 1994, à partir d’une analogie développée par Bourdieu). On peut émettre ici l’hypothèse que certains élus disposent d’un leadership qui leur permet d’influencer notablement le projet (Carles, 2007). Le consensus n’est pas simplement le résultat de discussions éclairées par des études, mais aussi le fruit de la capacité d’influence qu’ont certains décideurs. Et ce leadership dépend de leurs capitaux culturels, sociaux et de l’échelle territoriale d’intervention.
Il s’agit donc de déterminer comment ces paramètres interviennent sur le portage politique du projet de territoire, de décrire les rôles qu’ils confèrent aux élus, responsables publics de ce projet. C’est en cela que cette proposition de thèse entend mieux comprendre les interactions sociales à l’œuvre dans le jeu d’acteurs du projet de territoire.
Le mandat 2014 - 2020 des élus arrageois se montre marqué par un foisonnement de construction de projet de territoire. Dans l’Arrageois, SCoT et PLUI ne vont pas l’un sans l’autre, puisque sur le plan politique, ce sont les mêmes décideurs locaux qui se confrontent à ces deux démarches qui n’ont pourtant pas la même échelle spatiale d’intervention. Autrement dit, ces élus doivent assurer un portage politique interterritorial (Vanier, 2010), qui met à l’épreuve leur capacité à manier et croiser les échelles de territoire dans les raisonnements qu’ils proposent pour donner une dimension de projet de territoire aux SCoT et PLUi (Demaline, 2017).
Aménagement et urbanisme, Gouvernance territoriale, Politiques et projets territoriaux, Sciences politiques.
Méthodologies qualitatives, Enquête de terrain, Observation participante, Technique d’entretiens.
Projet de territoire, portage politique, gouvernance territoriale, élus locaux, jeux d’acteurs, leadership, interterritorialité, documents de planification, PLUi, SCoT, Arrageois.
2015-2017, Master en Développement Territorial, Aménagement et Environnement, Université d’Artois.
2012-2015, Licence de Géographie et Aménagement, Université d’Artois.
2021, participation au colloque Territoires et Trajectoires de Développement Territoires : les dynamiques relationnelles comme clé d’analyse renouvelée , Université d’Angers – ESO – Confluences ; « Jeux d’acteurs et jeux d’échelles : l’appropriation politique des documents de planification territoriale supracommunaux dans l’Arrageois »
2020, présentation du projet de thèse « Construire un projet local de territoire à partir d’outils de planification (PLUi, SCoT) : représentations, interterritorialité, échelles et jeux d’acteurs dans l’Arrageois », Doctorales de l’ASRDLF, Université d’Artois, Arras.
2020, « L'urbanisme entre approche conceptuelle et pratiques opérationnelles :
le partage d'expérience d'un jeune diplômé du master DTAE », Université d’Artois, Arras.
2015, « Retours sur une recherche-action sur la place des femmes dans la ville de Gennevilliers », présentation avec Corinne LUXEMBOURG, Université Lumière Lyon 2.
DEMALINE Guillaume, Jeu d’acteurs et formulation d’un projet de territoire en contexte interterritorial. Le cas du SCoT de l’Arrageois, Mémoire de Master II : Développement des Territoires – Aménagement – Environnement sous la direction de Bernard Reitel. Arras : Université d’Artois, 2017.
ALBECKER Marie-Fleur, BAÏT-IHADDADENE Soraya, BOURDON Elise, CLEMENT Guillaume, DEMALINE Guillaume, et al., La ville côté femmes : le corps, révélateur des spatialités ? Projet de recherche-action participatif et critique à Gennevilliers. [Rapport de recherche] Ville de Gennevilliers/Cemotev/Discontinuités/MSH Paris Nord. 2015. ⟨halshs-01503028⟩
2015, Membre temporaire du projet de recherche « La ville côté femmes », recherche-action pluridisciplinaire en partenariat avec la ville de Gennevilliers, la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord, Fondation Banque Populaire Rives de Paris.
2019-2022, Urbaniste-conseil, Communauté urbaine d’Arras.
2017-2019, chargé de mission en Urbanisme, Syndicat Mixte du SCoT de l’Arrageois.
2015, Service de tutorat à destination des étudiants de Licence Géographie et Aménagement, Université d’Artois, Arras